Qualité de vie chez les patients cirrhotiques : étude cas-témoins

Résumé

Introduction : L’évaluation de la qualité de vie chez les patients cirrhotiques est de plus en plus fréquemment rapportée dans la littérature.
Objectifs : Comparer les scores de qualité de vie des patients cirrhotiques par rapport à ceux des témoins sains et de déterminer les facteurs associés à l’altération de la qualité de vie chez les patients cirrhotiques.
Méthodes : La qualité de vie chez les patients cirrhotiques a été mesurée en utilisant la version tunisienne du questionnaire MOS 36-item Short-Form Health Survey (SF-36) et la version arabe du questionnaire Liver Disease Symptom index 2.0 (LDSI2.0). Un seul questionnaire, le SF-36, a été administré aux témoins qui étaient appariés selon l’âge et le sexe aux patients. Les scores du SF-36 ont été comparés entre les patients cirrhotiques et les témoins et les scores LDSI2.0 ont été comparés chez les patients cirrhotiques en fonction des caractéristiques de la cirrhose. Les facteurs associés à l’altération de la qualité de vie ont été identifiés en utilisant une régression logistique.
Résultats : Cinquante patients cirrhotiques et 50 témoins ont été inclus dans l’étude. Les patients cirrhotiques avaient des scores SF-36 significativement plus bas que ceux des témoins concernant les 8 dimension (p<0,001). Les items les plus altérés du LDSI2.0 étaient la sévérité de la crainte des complications (item 8), le changement de la gestion du temps (item 13), la diminution de l’intérêt pour l’activité sexuelle (item 14) et la diminution de l’activité sexuelle (item 15). L’analyse par régression logistique multiple a mis en évidence que le sexe féminin (p=0,009), le diabète (p= 0,046), le traitement diurétique (p=0,022), la bilirubinémie élevée (p=0,045) et le temps de prothrombine allongé (p=0,041) étaient associés à l’altération de la qualité de vie.
Conclusions: La qualité de vie chez les patients cirrhotiques était significativement plus altérée que celle des témoins. Le sexe féminin, le diabète, le traitement diurétique, la bilirubinémie élevée et le temps de prothrombine allongé étaient significativement associés à l’altération de la qualité de vie.