Profil bactériologique des infections urinaires chez la femme à l’Hôpital Aziza Othmana : étude à propos de 495 cas

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Lamia Thabet
Amen Allah Messadi
Balkis Meddeb
Mondher Mbarek
Amel Turki
Saida Ben Redjeb

Résumé

Prérequis: L’infection urinaire (IU) est une pathologie fréquente aussi bien en communauté qu’à l’Hôpital.
But : Analyser le profil des germes isolés et leur sensibilité aux antibiotiques dans les infections urinaires chez la femme en Tunisie.
Méthodes : Pendant une période de 24 mois (1/1/2005 -31/12/2006), 4536 ECBU ont été analysés au laboratoire de Microbiologie de l’Hôpital Aziza Othmana de Tunis. Nous avons colligé rétrospectivement les souches non redondantes issues d’infections urinaires diagnostiquées chez la femme durant cette période.
Résultats : 495 cas d’IU ont été colligés durant cette période chez les femmes consultantes (67%) ou hospitalisées en Gynécologie obstétrique (23%). Les bactéries isolées étaient surtout les entérobactéries (90,4%), en particulier Escherichia Coli (71%).
L’étude de la sensibilité a montré, une fréquence élevée des résistances acquises concernant essentiellement l’amoxicilline(60,3% des E.coli, 72% des P.mirabilis) et le cotrimoxazole (29% des E.coli, 19,1% des K.pneumoniae, 21,4% des P.mirabilis sont résistants à l’amoxicilline). La résistance aux céphalosporines de troisième génération par production de bétalactamse à spectre étendu(BLSE) était présente chez un certain nombre d’entérobactéries (5 ,7% des K.pneumoniae et 1,8 des E.coli). Les aminosides gardent une bonne efficacité sur les entérobactéries (résistance à l’amikacine<14% et résistance à la
gentamicine<5%). L’ofloxacine garde une bonne action sur les isolats urinaires (résistance <14%).
Conclusion : L’épidémiologie bactérienne des IU chez la femme reste dominée par les entérobactéries. La résistance aux antibiotiques est élevée concernant notamment l’amoxicilline et le cotrimoxazole. Les aminosides et les fluoroquinolones demeurent les molécules les plus actives. Certes ces données orientent le praticien dans le choix d’une antibiothérapie de première intention, mais un antibiogramme s’avère toujours nécessaire pour vérifier l’efficacité du traitement initial et orienter un éventuel traitement secondaire. Une antibiothérapie raisonnée est recommandée afin de réserver certaines molécules aux souches multi résistantes.

Mots-clés :

infection urinaire, résistance, antibiotique, ,

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