L’HYPOVITAMINOSE D CHEZ LES FEMMES TUNISIENNES OSTEOPOROTIQUES, MENOPAUSEES ET RELATION AVEC LES FRACTURES OSSEUSES

Résumé

But : le but de notre étude est d’évaluer la fréquence de l’hypovitaminose D chez les femmes Tunisiennes ostéoporotiques et de chercher une éventuelle association entre le statut vitaminique D et le risque fracturaire.
Méthodes: Une étude descriptive transversale a enrôlé 134 femmes ostéoporotiques ménopausées âgées de 50 ans et plus. Nous avons réalisé le dosage du calcium, phosphore, albumine, phosphatases alcalines, créatinine et 25 hydroxyvitamine D [25(OH)vitD]. La densité minérale osseuse (DMO) a été mesurée pour toutes les femmes et l’ostéoporose a été définie pour un score de T<–2,5 au niveau du rachis, de la hanche et du col de fémur.
Deux groupes ont été définis: G1 avec fracture(s) et G2 sans fracture. Nous avons utilisé SPSS 10.5, test X2 et p<0,05 comme seuil statistiquement significatif.
Résultats: Les femmes de G1 (n=102) étaient plus âgées que celles de G2 (n=32) et leur ménopause était plus ancienne. L’hypovitaminose D a été trouvée chez 45,2% des femmes, respectivement chez 50,98% de G1 et 25% de G2. La valeur moyenne de la vitamine D était plus importante dans G2 (27,5+15,1 vs 21,3+12,8 ng/ml; p=0,002).Les DMO fémorale et lombaire étaient statistiquement moins élevées en présence de fractures (p<0,001).
Conclusion: Notre étude montre que les femmes avec hypovitaminose D (vit D<20 ng/ml) sont plus sujettes aux fractures ostéoporotiques. Ces fractures devraient être évaluées par DMO et dosage de la 25(OH)vit D. L’augmentation de l’espérance de vie dans notre pays laisse penser que ce problème de santé publique va s’accroître dans les années à venir, montrant ainsi l’importance d’une meilleure prise en charge de l’ostéoporose et de l’hypovitaminose D pour prévenir la survenue des fractures.